L’homme parlait d’une barbe bleue, d’un bûcheron et de ses fils, d’une petite fille avec des allumettes, d’une fée qui faisait pousser des carrosses dans le ventre des courges.
Perle regardait les yeux illuminés de chacun. Il se disait que tout n’était pas perdu. Un mauvais sort l’avait chassé dans ce monde pour effacer son passé, et pourtant il le retrouvait partout, ce passé, dans la voix des vieillards, le regard des enfants. Il semblait que, dans toutes les grandes occasions, on réveillait le souvenir des royaumes. Il suffisait d’un moment grave ou heureux, d’une petite foule rassemblée près d’un feu ou d’un tête-à-tête avant la nuit pour que s’entrouvre la fenêtre.
Il est difficile de réduire cette histoire à un petit synopsis car, un peu comme on le ferait avec un meuble de métier, le lecteur doit découvrir le contenu de chacun des tiroirs avant de pouvoir percer le secret de ce très beau roman de Timothée de Fombelle… et croyez-moi, le suspense est maintenu jusqu’à la toute dernière page !
Avec le narrateur, on voyage au fil d’une vie, puis deux, puis trois. On traverse le temps, les frontières entre les mondes, entre réel et irréel, et l’on imagine sans peine l’auteur planté devant son métier à tisser, à jouer avec tous ces éléments pour nous offrir cette épopée.
Notez que Le livre de Perle a reçu la Pépite 2014 du roman ado européen parmi une sélection de 7 titres que vous retrouverez sur le site du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse. Si j’osais, je dirais que cette « Pépite » n’a jamais aussi bien porté son nom tant ce roman ne ressemble à aucun autre.
À dévorer à partir de 13 ans.
< Timothée de Fombelle, Le livre de Perle, Gallimard Jeunesse, 2014 >
Le Lapin Blanc 